Sébastien Thiéry, comique grinçant

D.R.

Lauréat du « Molière de la pièce comique » en 2009 pour Cochons d’Inde, adepte d’un théâtre de boulevard qui s’aventure du côté du théâtre de l’absurde, l’auteur Sébastien Thiery a déjà une œuvre théâtrale riche à son actif. Acteur de formation, il joue dans ses pièces aux côtés des comédiens les plus en vue, comme ce sera le cas au Grimaldi Forum le 14 avril dans Momo, aux côtés de Muriel Robin et François Berléand. Entretien.

 

Pour commencer, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre enfance ? Vos parents étaient-ils des artistes, ou bien exerçaient-ils dans un tout autre domaine ?

 

Je suis né le 13 mai 1970 à Neuilly-sur-Seine. Mes parents n’avaient rien à voir avec mon métier. Mon père était un petit entrepreneur et ma mère, après avoir été hôtesse de l’air, a fini par vendre des habits pour enfants. On ne parlait pas littérature à table, encore moins théâtre, mais plutôt football...

 

Comment est né votre intérêt pour le théâtre et l’écriture ? Est-ce que l’envie d’écrire a précédé celle de jouer ou bien est-ce le contraire ?

 

Je me suis inscrit au Cours Florent sur les conseils d’une amie qui me trouvait rigolo. Je n’avais aucun goût particulier pour le théâtre, mais ma vie cafouillait un peu à l’époque. J’avais vingt ans et je ne faisais pas grand’ chose… Prendre des cours de théâtre, c’était découvrir un monde nouveau… Avec plein de filles. 

 

Est-ce que la décision de suivre une voie artistique s’est imposée sans trop de difficultés ? Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été auteur et acteur ?

 

Dès le cours Florent, où les élèves acteurs étaient si nombreux, j’ai eu la conscience que pour s’en sortir, il fallait sortir du nombre dans ce métier, être différent. Unique à défaut d’être génial. Si je n’avais pas réussi le concours du Conservatoire National, j’aurais probablement arrêté d’être acteur. Je serais probablement devenu un entrepreneur, comme mon père...

 

Quels souvenirs marquants gardez-vous de vos années au Cours Florent et au Conservatoire national? Vous sentez-vous l’héritier d’un style, d’une école, d’un(e) maître(sse) ?

 

Au cours Florent, comme au conservatoire, je n’avais qu’un but, faire rire mes camarades. C’était ma force, et aussi ma limite.  Avec du recul, j’aurais probablement dû plus travailler… A la fin de mes études, j’étais un acteur limité, et je n’avais accès qu’à des rôles d’appoint dans des productions médiocres. Je me suis mis à écrire pour avoir accès à des rôles plus intéressants. Mes premières pièces étaient des bouées de sauvetage pour sauver l’acteur  que j’étais, et qui était en train de se noyer...

 

Avec Isabelle Gélinas et François Berléand (D.R.)

Y-a-t-il un processus récurrent qui vous mène à écrire une pièce de théâtre ? Où puisez-vous vos sujets ?

 

Quand je me lance dans l’écriture d’une pièce, je pars toujours d’une situation absurde. Le point de départ est souvent improbable, et comme les héros de mes histoires, je ne sais pas toujours très bien comment je vais m’en sortir. Le point de départ est une question dont j’ignore la réponse. Mon travail consiste alors à trouver des solutions aux problèmes que j’ai inventés...

 

Eprouvez-vous un plaisir particulier à jouer vous-même vos textes ?

 

L’angoisse de l’auteur a pris le pas sur celle de l’acteur.

Jouer dans mes pièces, c’est une façon de vivre l’aventure du début à la fin. Une fois que j'ai construit et livré un bateau, je suis heureux d’aller naviguer dessus, de faire partie de l’équipage, pour  vivre les moments de joie, et aussi quelques fois,  traverser les tempêtes.

 

Lorsqu’on entre votre nom sur internet, on tombe invariablement sur votre intervention de 2015 à la cérémonie des Molières, où vous êtes dans le plus simple appareil face à la Ministre de la Culture, que vous interpellez au sujet des droits des auteurs et des intermittents du spectacle. Dans quel esprit avez-vous fait ce « sketch » ?

 

Cette idée saugrenue de me mettre tout nu aux Molières était un clin d’œil à ma pièce Deux hommes tout nus que je jouais à l’époque avec François Berléand. L’objectif était de faire rire les gens… Je pense l’avoir atteint.

 

Pouvez-vous nous parler de Momo que vous allez jouer le 14 avril au Grimaldi Forum ?

 

Momo, c’est l’histoire d’un couple sans enfant, et qui tombe sur un gamin qui reconnaît en eux ses parents. L’argument principal de la pièce c’est : être mère c’est  accoucher ou c’est aimer? Le cœur est il plus fort que le sang?

 

Etiez-vous déjà venu jouer à Monaco ?

 

J’ai joué plusieurs fois au Théâtre Princesse Grace, notamment dans Cochons d’Inde que j’avais joué avec Patrick Chesnais. J’ai adoré jouer au Théâtre Princesse Grace, car la salle est vraiment un écrin idéal pour jouer la comédie. Le public y est merveilleux, car il connaît bien le théâtre, c’est un public de connaisseurs. Et puis je ne connais aucun autre théâtre qui a une si jolie vue sur la mer…

 

Parlez-nous pour terminer de vos prochains spectacles !

 

J’ai une pièce à la rentrée, Ramses II, avec Eric Elmosnino et François Berléand. Elle raconte l’histoire d’un gendre qui vient déjeuner chez ses beaux-parents, et qui n’arrive pas à expliquer pourquoi sa femme n’est pas avec lui. Il va les torturer pendant toute la pièce. Et je suis en pleine écriture de ma pièce suivante, qui est tellement en chantier, que je suis incapable d’en parler aujourd’hui !

 

Propos recueillis par Clara Laurent

 

Momo fait partie de la programmation  « hors les murs » de la saison du TPG, accueillie au Grimaldi Forum

 

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