SAMEDI 20 MAI, CAP D'AIL: LA NUIT BLANCHES DES LIVRES

à partir de 18h, Villa Les Camélias

Danielle Darrieux avec Robert Lamoureux dans La Vie à deux, 1958, d'après un scénario de Sacha Guitry
LES SOIRÉES SACHA GUITRY, VENDREDI 12 MAI, 21h
CHÂTEAU DES TERRASSES, CAP D'AIL
 
Présentation de Clara Laurent :
 
Danielle Darrieux et Sacha Guitry: SI DD m'était conté...
 
1935: Danielle Darrieux triomphe dans Quelle drôle de gosse! de Léo Joannon; Sacha Guitry, longtemps méfiant à l'égard du "cinématographe", réalise lui son premier film, Bonne chance! 
 
Celle qui est alors surnommée DD est pétulante, sexy et... volubile. Elle avait de quoi attirer Guitry, le maître de la comédie étincelante. Pourtant, il faudra attendre les années cinquante pour voir Danielle Darrieux chez Sacha Guitry. Une rencontre qui aurait pu se prolonger, si l'auteur de Faisons un rêve n'était pas disparu en 1957...
 
C'est ce que je vous relaterai, et plus encore, vendredi 12 mai au Château des Terrasses à Cap d'ail à 21h00.
 
La présentation sera suivie de la projection d'un film de 1939: Ils étaient neuf célibataires.
 

RENCONTRE LITTÉRAIRE ET CINÉ CLUB : MODIANO !

Mercredi 18 févier à 18h30, la conférence de mon ami Norbert Czarny sur l'oeuvre de Patrick Modiano fut un beau moment de partage, ainsi que le ciné-club présentée par moi-même avec le film scénarisé par Modiano et réalisé par Jean-Paul Rappeneau, BON VOYAGE (2003).

Une comédie jubilatoire, à la mise en scène virevoltante, jouée par des comédiens brillants, à revoir en DVD sans compter...

 

A lire aussi, dans la rubrique CInéma, mon texte sur Patrick Modiano et le cinéma.

Benoit Gunalons, « l’agité du vocal »

Benoit Gunalons (D.R.)

 

Le 21 janvier prochain, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo donnera un conte musical méconnu de Chostakovitch, Le Souriceau stupide, dans lequel s’agitent une maman souriceau, une grenouille, un cochon… tous incarnés par Benoit Gunalons ! Portrait d’un ténor étonnant.

 

En séance d'enregistrement (DR)

 

Benoit Gunalons a une joie de vivre communicative et c’est avec enthousiasme qu’il se remémore son enfance azuréenne : « J’ai grandi à Grasse, et j’ai eu la chance d’y intégrer l’Ecole maîtrisienne dès l’âge de huit ans, alors qu’elle venait d’ouvrir. » Il faut dire que le petit garçon, qui vivait dans une atmosphère musicale avec une grand-mère pianiste et un grand-père ayant « l’oreille absolue », passa le concours d’entrée avec facilité : « C’était formidable : l’après-midi, on étudiait la musique, mais aussi le théâtre et les arts martiaux ». Le jeune Benoit Gunalons se forme au piano, à la flûte traversière, et se découvre aussi une passion pour la comédie avec un professeur hors pair : « Georges Descrière, Sociétaire de la Comédie française et mémorable dans la série Arsène Lupin, habitait alors Roquefort-les-pins et nous faisait cours ! » Cette enfance est aussi placée sous le signes de multiples voyages dans toute l’Europe : « Et on avait un sacré niveau… Je me souviens d’un Attila de Verdi aux Arènes de Nîmes devant 15 000 spectateurs… J’avais neuf ans. »

 

Le chant lyrique

 

Après un bac musical, le jeune homme entre au Conservatoire de Nice. Il aime se remémorer une anecdote marquante : « Un jour, patientant pour prendre mon cours de chant, j’entends derrière la porte « une élève » dont la voix me bluffe… J’ai découvert après qu’elle n’était autre que Natalie Dessay ! » Benoit Gunalons trouve par la suite le maestro qu’il cherchait dans la personne du grand ténor roumain Vasile Moldoveanu, qui vivait alors à Monaco : « Pour me payer les cours de cet excellent professeur, j’ai dû exercer toutes sortes de petits boulots : magasinier, quincaillier, démonstrateur en sous-vêtements… J’ai même défilé avec Miss France 2003 ! », se remémore-t-il avec autodérision. D’abord baryton, Benoit Gunalons « trouve sa voix » comme ténor lyrique à 24 ans : « J’ai vraiment commencé à vivre du chant vers 29 ans, en interprétant divers rôles dans les théâtres de la région. J’avais la réputation d’être un boute-en-train, alors lorsque j’ai passé une audition pour entrer dans le chœur de l’Opéra de Monte-Carlo, la première recommandation du chef Stefano Visconti, c’était d’être sérieux ! » Le jeune ténor saura vite démontrer qu’il sait être consciencieux et exigeant avec lui-même. Depuis six ans, Benoit Gunalons enchaîne ainsi les productions monégasques avec appétit : « Non seulement le niveau du chœur de l’Opéra de Monte-Carlo est excellent, mais l’ambiance y est aussi très bonne. » Les quelques mois de liberté octroyés aux choristes sont par ailleurs une aubaine pour le ténor qui a plus d’une corde à son arc.

 

(Juin 2013) DR

 

Fictions et voix-off

 

Depuis l’enfance, Benoit Gunalons aime raconter des histoires : « En internat, le soir, il n’y avait pas de télévision…Mais il y avait Benoit ! J’improvisais pour mes copains, je faisais plein de voix différentes. Je m’amusais avec ma voix. » Un ami de l’Opéra de Nice lui conseille de devenir « comédien-voix » : « Il m’a dit que j’étais fait pour ça. Du coup j’ai suivi une formation via le net pour apprendre à faire des voix-off. » Et ça marche ! Le chanteur est engagé pour faire des publicités sur des radios locales, mais il est aussi sollicité pour être récitant dans des spectacles vivants : « J’ai incarné notamment Carlos Gardel dans un spectacle conçu par mon complice Mario Marrone, choriste aussi à l’Opéra de Monte-Carlo. » Le goût du ténor pour jouer avec sa voix le pousse aussi à se diriger vers le doublage : « J’arrive à faire une bonne quinzaine de voix différentes ». Il trouve des engagements pour faire « l’ambianceur » sur des séries comme Windeck (télénovelas angolaise), sur un manga japonais comme Dragon ball Z, ou encore sur la série américaine Shameless : « C’est là que j’ai rencontré le génial directeur artistique Gérard Dessalles, qui m’a poussé à m’investir dans ce métier. Mais j’ai compris que je devrais m’installer à Paris pour ça. Or, ma vie est ici. » Benoit Gunalons ne se contente pas de jouer avec sa voix, il aime aussi écrire des fictions déjantées, d’inspiration fantastique. Et cette activité peut, elle, s’épanouir sans problème où il le souhaite : « On a développé avec mon épouse et des amis un projet, « Psykofrene », avec un crowdfunding sur le net. J’écris des récits d’une vingtaine de minutes, qui sont mis en voix. L’idée est de les proposer en téléchargement pour les smartphones et les tablettes. » Gérard Dessalles, très emballé par ces fictions, pousse le projet vers la forme filmique, si bien qu’un court-métrage a été récemment réalisé…

« J’ai de la chance de pouvoir concilier toutes ces activités diverses. Mais au fond, remarque Benoit Gunalons, il y a un point commun entre tout cela, c’est ma passion pour la voix. » Et le ténor de conclure : « J’aime qu’on m’appelle « l’agité du vocal » ! 

 

 

Dans une fiction écrite par Benoit Gunalons (DR)

Isabelle Mercier : le poker comme école de la vie

Paru dans la Gazette de Monaco, février 2014 (Droits réservés)

 

Surnommée par le milieu du poker « Isabelle No Mercy » (« sans pitié », en anglais), Isabelle Mercier est une des joueuses professionnelles la plus médiatisée au monde. Elle vit à Monaco depuis 2006. Portrait d’une championne.

 


Droits Réservés

 

 

Le milieu du poker demeure encore largement masculin, et l’on se demande quel genre de femme l’on va rencontrer lorsqu’on s’apprête à interwiever Isabelle Mercier, auteur d’une autobiographie publiée en 2008: « Profession : bluffeuse.»* Si la jeune femme née en 1975 à Victoriaville (Québec) est une personne avenante et chaleureuse, il se dégage néanmoins d’elle une énergie et une détermination farouches. Cette volonté singulière semble habiter Isabelle Mercier depuis l’enfance : « Vers l’âge de 8 ans, je vendais des produits de beauté Avon à mes voisins. Je voulais être indépendante et j’avais déjà le sens du business. » Le poker apparaît dès l’âge de 5 ans dans la vie de la petite fille, qui réclame de jouer avec son père et son oncle : « Mon père, en refusant de me prêter de l’argent, m’a donné une leçon essentielle à ce moment-là : ne pas jouer plus que ce que j’avais. » C’est là que s’origine pour Isabelle Mercier cette gestion saine de son « fond de roulement » : « Je n’ai jamais flambé. » Mais reprenons pas à pas les étapes qui ont mené la fille d’un électricien et d’une vendeuse de meubles aux sommets internationaux des tournois de poker.

 

De Montréal à Paris

 

Avant les années 2000, les medias ne parlent pas de joueurs professionnels de poker et les sites internet n’existent pas. A 18 ans, lorsqu’Isabelle Mercier débute ses études de droit à l’Université, elle choisit donc parallèlement de prendre un travail nocturne au Casino de Montréal : elle sera croupier ! Fluidité, exactitude et économie des gestes, facilités pour le calcul mental, ses dons évidents pour le métier la hissent rapidement au niveau des tables de VIP : « Je suis devenue le meilleur croupier de Montréal. » Ce qui n’empêche pas la jeune femme de décrocher son diplôme de droit et de se voir proposer un poste enviable à la Caisse des Dépôts du Québec. Mais devenir une sage employée sédentaire ne correspondait pas vraiment aux aspirations d’une joueuse avide de parcourir le globe : « J’avais envoyé une centaine de CV dans tous les casinos de la planète. L’Aviation Club de France, un prestigieux cercle de jeux des Champs-Elysées à Paris, m’a proposé une formation et peut-être un poste à la clef. » Lâcher peut-être la proie pour l’ombre, voilà qui n’était pas pour effrayer Isabelle Mercier. Sans un sou en poche, elle débarque à Paris et fait des étincelles : « Les Français ne savaient pas jouer au poker, je me suis retrouvée à épauler la formatrice ! » Si bien que la jeune femme de 23 ans se voit proposer par le Club un poste en or de responsable du staff et des relations publiques : « Durant cinq années, j’ai réalisé mon rêve de globe-trotter. » Un jour, elle remplace son « boss » à un tournoi à Amsterdam et gagne la seconde place. C’est le déclic : « J’ai réalisé que je jouais mieux que les mecs. J’ai décidé de prendre mon indépendance, de démissionner et de devenir joueuse pro. » Isabelle Mercier vend tout ce qui lui appartient pour se faire un « bankroll » : elle réunit 10 000 dollars. C’est peu. « On me disait que j’étais folle, que je devais attendre avant de me lancer. » Mais c’était sans compter avec la ténacité d’Isabelle.

 

L’âge d’or du poker

 

« Pendant huit mois, j’ai connu des chambres d’hôtel miteuses, la galère — mais aussi la liberté, la plénitude. » En septembre 2004, Isabelle remporte le « Ladies Night » du World Poker Tour. C’est le début de la gloire : des sites on line sollicitent la jeune femme, des sponsors en font une ambassadrice recherchée. Isabelle No Mercy vit pendant quatre ans l’âge d’or du poker professionnel : « Le poker explosait, il n’y avait pas encore trop de candidats, on pouvait gagner beaucoup d’argent. » La jeune femme impressionne le public avec son physique sexy, sa dextérité et ses nerfs d’acier : « On joue 14 heures de suite avec de brèves pauses, pendant six à sept jours. C’est des maths, de la stratégie, de la psychologie. Il faut savoir être agressif, et s’adapter aux autres. » Et de poursuivre : «Le poker, c’est brutal et ingrat. On peut être à 98% favori, et pourtant perdre. » Et revenir dans sa chambre d’hôtel la mort dans l’âme : « J’ai plus appris pendant 5 ans que durant le reste de ma vie. Les émotions sont tellement fortes. »

 

Droits réservés


A Monaco

 

Après cinq ans de ce régime d’adrénaline, Isabelle éprouve l’envie de poser ses bagages quelque part et ce sera la principauté: « Je suis folle de Monaco ! » Elle devient consultante poker pour la SBM. L’autobiographie éditée en 2008 et préfacée par Garou, mais aussi un DVD (« Gagnez au poker »), amènent Isabelle Mercier sur divers plateaux de télévision. Elle s’exprime sur sa passion du poker, mais aussi sur sa conviction qu’il faut poursuivre ses rêves coûte que coûte sans attendre.

Aujourd’hui, la flamboyante bluffeuse poursuit une ambition, celle d’ouvrir un « Poker Room » à Monaco : « Je suis convaincue de pouvoir faire de Monaco la capitale européenne du poker. » On parie qu’Isabelle Mercier a de bonnes chances d’arriver à ses fins…

 

*Ecrit avec Marina Rozenman

Deux films majeurs à voir et revoir ce mois-ci, avec des maîtres du cinéma français, Jean Renoir et Eric Rohmer, qui célèbrent chacun à leur manière le désir. Les mardis 4 et 18 février, Salle des Variétés, sur le port de Monaco.

 

à la MÉDIATHÈQUE DE MONACO le mercredi 15 janvier 2014 à 19h

Synopsis du film


Free Angela & all political prisoners raconte l'histoire d'une jeune professeure de philosophie, née en Alabama, issue d'une famille d'intellectuels afro-américains, politiquement engagée.
Devenue un symbole de la lutte contre toutes les formes d'oppression : raciale, politique, sociale et sexuelle, Angela Davis incarne, dans les années 70, le "Power to People". Avec sa coupe de cheveux "boule" et sa superbe silhouette elle lancera, malgré elle, la mode "afro", reprise à cette époque par des millions de jeunes gens.
Quarante ans plus tard, à l'occasion de l'anniversaire de l'acquittement d'Angela Davis, Shola Lynch, avec Free Angela & all political prisoners, revient sur cette période cruciale de la deuxième partie du XXe siècle.

Philippe Caubère au Théâtre des Muses (Monaco) les 14-15-16-17 novembre 2013

L’immense comédien Philippe Caubère donne quatre représentations de son spectacle MARSIHO (textes d’André Suarès) à Monaco en novembre : précipitez-vous pour réserver (le Théâtre des Muses contient 100 places…).

 

Pour ceux qui ont des trous de mémoire, Philippe Caubère, c'est le Molière du film d'Ariane Mnouchkine, c'est le comédien-auteur d'une expérience théâtrale folle et unique en son genre, le Roman d'un acteur, autobiographie fleuve qui a rencontré un accueil critique et public exceptionnel. C'est aussi l'acteur des films Le Château de ma mère et La Gloire de mon père que la télévision aime programmer... 

(cf.http://www.philippecaubere.fr)

Philippe Caubère présente ainsi son spectale Marsiho qu'il présentera à Monaco:

 « Je n’ai pas fait mystère du fait que j’ai proposé aux responsables de Marseille-Provence 2013 de profiter de cette occasion pour faire connaître au public l’existence et l’importance  de celui qui est sans doute le plus grand écrivain marseillais du XXème siècle, comme l’un des plus grands européens. Deux spectacles, adaptés de ses livres, Marsiho, nom provençal de Marseille, extraordinaire portrait de la ville en 1931, et Vues sur l’Europe, suite de textes prophétiques et flamboyants sur le péril que faisait courir à l’Europe la montée d’Hitler, devaient en témoigner. De l’hôpital Caroline sur l’île du Frioul, à une cour de récréation du  lyçée Saint-Exupéry, en passant par le magnifique amphithéâtre de la sucrière de Saint-Louis, j’avais prévu d’en donner des représentations à la tombée du jour ou plus tard dans la nuit. Malgré le vif intérêt porté d’emblée au projet par ces deux personnes, il s’est avéré quelques mois plus tard qu’ils ne disposaient pas -plus ?- des moyens, assez modestes pourtant, suffisant à le mettre en œuvre.

En 1967, un livre, Le cas André Suarés, décrit déjà le destin maudit de ce grand génie. Quelques années plus tard, dans sa biographie, André Suarés, l’insurgé, Robert Parienté explore plus profondément encore les ressorts de cet incroyable dérapage dans l’histoire moderne des lettres françaises.  Comme si Fernando Pessoa, à qui par bien des aspects il me fait penser, n’avait jamais été reconnu par Lisbonne ou son pays comme le plus grand poète portugais qu’il est.  Ni Marseille, ni Paris n’ont jamais reconnu Suarès. Ils se sont au contraire contentés de le critiquer, de le sous-estimer et continuent à l’ignorer. Je n’ai pu m’empêcher de voir dans ce nouveau rejet un épisode de plus de cette horrible mise au banc. Désespéré d’en être au fond peut-être un peu responsable (après tout, je n’avais qu’à trouver les moyens de convaincre), j’ai cherché, sur Marseille, vers qui me tourner. Une idée soudain m’est venue. S’il est un homme qui a combattu Marseille, et à Marseille, pour y faire vivre l’art, la « culture » au sens noble, c’est à dire naissante et pas seulement quand il n’y a plus qu’à la récupérer, s’il en est un qui n’a pas attendu qu’on lui offre un théâtre, mais qui l’a fait naître et grandir à la force du poignet, qui n’a pas craint même de se mettre en danger lui-même quand on le lui mettait en danger, c’est bien lui : Richard Martin. Sitôt pensé : — «  Allô, Richard ? » Je ne le connais pas bien, il n’est pas mon copain. — « Je vais créer Marsiho cet été, j’aimerais bien que tu viennes le voir, dans l’espoir de pouvoir peut-être le jouer chez toi en 2013 » — « Tu rigoles ? C’est ok. »

C’est ainsi, dans notre métier, que les vraies aventures commencent et que ce qui semble un échec se transforme en succès. Non pas celui du spectacle sur lequel j’aurai la superstition de ne pas anticiper, mais de savoir que Suarès va pouvoir envoyer, par mon corps et ma voix, sa lettre d’amour à sa ville de l’endroit où il le fallait. » 26/01/2013

 

opéra de monte-carlo: Une saison 2013-2014 éclectique et excitante.

Un téléphone, un anneau, un élixir…et des marionnettes !

Cette nouvelle saison à l’Opéra de Monte-Carlo concoctée par Jean-Louis Grinda se révèle, comme on pouvait s’y attendre de la part d’un homme curieux et exigeant, un bel équilibre entre valeurs sûres et découvertes plus inédites. Petit tour d’horizon pour se mettre en bouche avant le top départ du 24 octobre.

 

Une sensation pour démarrer la saison : Placido Domingo ! Mais ce ne sera pas sur le plateau comme ténor que le public monégasque pourra l’admirer, mais à la direction musicale pour défendre un compositeur qui a ses faveurs : Gian Carlo Menotti. Né italien en 1911, l’auteur du Téléphone ou l’Amour à trois et d’Amalia va au bal devient américain en 1928, pour finir ses jours à Monaco où il décède en 2007 : la principauté ne pouvait que lui rendre hommage… The Telephone (1947), opéra court (qui sera ainsi représenté le même soir qu’Amalia al ballo) saura toucher non seulement musicalement, mais aussi pour son argument qui résonne avec acuité avec l’obsession contemporaine pour l’objet-fétiche : amoureux d’une femme qui reste éternellement pendue à son téléphone avec ses amies, un homme est contraint pour la demander en mariage de sortir lui téléphoner ! On attend avec curiosité de découvrir les choix de mise en scène de Jean-Louis Grinda pour ces deux opéras du XXe siècle.

 

Un autre grand nom de la scène lyrique viendra de même à Monte-Carlo dans le rôle de directrice musicale : la contralto Nathalie Stutzmann pour L’Elixir d’amour (février). Dans le rôle de Nemorino (« Une furtiva lagrima »...), on attend avec impatience le magnifique ténor à la voix chaude et puissante : Stefan Pop. Donizetti sera d’ailleurs à la fête cette saison, puisque La Favorite sera aussi donné en version de concert. Du côté des ténors, l’Opéra de Monte-Carlo nous réserve encore un beau cadeau avec le célèbre Mexicain Ramon Vargas, dans le rôle de l’Ernani de Verdi (avril).

La saison ne sera pas en reste du côté du baroque : le médiatique Max Emanuel Cencic viendra pour un récital (février) qui reprendra notamment les airs de J.A. Hasse de son nouvel album (sortie janvier 2014), « Rokoko ». Toujours du côté du baroque, un récital Joyce Didonato (novembre) promet d’attirer les foules : la célèbre mezzo-soprano, que le public français a pu voir récemment dans une retransmission du Met dans les cinémas Pathé (Maria Stuarda), reprendra les airs de son album sorti il y a un an : Drama queens (Haendel, Monteverdi, Haydn, etc.).

 

Parmi les raretés que nous pourrons découvrir à Monaco cette année, citons Il mondo della luna (mars), un opéra de Haydn crée en 1777 et encore jamais représenté en principauté. De même pour Philémon et Baucis (d’après Les Métamorphoses d’Ovide), une curiosité du même Haydn, opéra composé pour marionnettes, et que le grand Fabio Biondi va ressusciter avec son orchestre de L’Europa Galante (mars)! Plus connu, mais inédit aussi à l’Opéra de Monte-Carlo, Rusalka du Tchèque Dvorak (janvier), sous la direction de Lawrence Foster : signalons que viendra spécialement à cette occasion la directrice musicale et chef de chant Irène Kudela, internationalement consultée notamment pour le répertoire russe et tchèque afin de faire travailler les interprètes— métier peu connu du grand public et qui est pourtant essentiel pour les chanteurs.

 

Enfin, il nous reste à évoquer l’opéra qui sera donné notamment pour la Fête du Prince (19 novembre): L’Or du Rhin. Mis en scène par Jean-Louis Grinda, le Prologue des Nibelungen clôt l’anniversaire de Wagner en apothéose sur la vaste scène du Grimaldi Forum. Et c’est cet opéra, ainsi que Rusalka et Ernani, qui ont été choisis pour le Jeune Public cette année. Saluons cette initiative courageuse et utile de l’Opéra de Monte-Carlo : pour un prix très abordable (pas loin de celui d’une place de cinéma), les moins de 26 ans pourront s’initier au grand répertoire de l’opéra dans des conditions optimales (il ne s’agit pas de reléguer les jeunes au poulailler). Le choix de ces opéras apparaît à la fois audacieux et pertinent. L’Or du Rhin peut paraître long pour un public jeune et supposé impatient, mais la version concoctée ne dure que 2h15, et l’argument de l’opéra de Wagner ne rappellera-t-il pas celui du culte Seigneur des anneaux de Tolkien ? Rusalka, opéra aux mélodies séduisantes, emprunte à la Petite Sirène d’Andersen, bien connu des jeunes, ne serait-ce que pour Disney. Ernani, un Verdi entraînant, peut être étudié en classe par le biais de la célèbre pièce de Victor Hugo. Gageons que les jeunes Monégasques sauront goûter au plaisir de découvrir ces trésors musicaux et dramaturgiques et devenir le futur public amateur d’opéra inconditionnel de demain…

 

A noter: Pour les curieux, jeunes et les moins jeunes, il existe une page officielle facebook de l’Opéra de Monte-Carlo, publiant des informations inédites, albumsphotographiques inédits d’Alain Hanel, vidéos, ouvertures sur les coulisses, etc.

 

"Herbert Traube, le destin français d'un indésirable", un film documentaire de 88 min (2022)

Cliquez sur l'onglet dédié dans le sommaire du haut.

JOSIANE BALASKO, UNE VIE SPLENDIDE

Mon livre paru le 28 octobre 2021 aux éditions Tallandier

MASTER CLASS JEAN DUJARDIN

(mars 2019).

Pour la visionner, cliquez sur l'onglet MASTER CLASS CINÉMA.

MASTER CLASS DE NICOLE GARCIA (octobre 2019)

Pour visionner la captation, cliquez sur l'onglet MASTER CLASS CINÉMA

MASTER CLASS DE PATRICE LECONTE (mars 2019).

Pour la visionner, cliquez sur l'onglet MASTER CLASS CINÉMA.